♦ I'm only me when I'm with you.

♦ Kassioppée & Jake

« Le monde n’est qu’un grand théâtre ou chacun doit tenir son rôle. » William Shakespeare était loin d’être un idiot. Il avait raison sur tous les points. Et ce mec là, devant moi, me prenait à l’évidence pour une novice de bas étage. C’est pas l’envie qui me démangeait de lui en coller une, m’enfin bon, c’est pas très poli voyez-vous, pis ce monsieur a MA guitare entre SES mains donc non. Oui, parce que j’ai eu la mauvaise idée d’emmener ma guitare chez le magasin de musique, et que le gérant me lâche pas avec ses « oh mais quelle est mal entretenue ! » et ses « mais vous faites quoi avec ? ». Il se fou de moi, et ça va pas faire ..

Et hop! Le voilà qui part avec ma gratte sans que j’aie pu lui dire un mot de plus. Je supporte pas ce genre de mec. Ca parle dans sa barbe, ça marmonne des choses incompréhensibles, et puis c’est imprévisible. Ah, le voilà à nouveau qui revient, quand même ! Il me tends ma guitare sans ménagements, et m’indique la somme que j’aie à lui payer. Je ne peux m’empêcher de le regarder de travers. Oh vite, je paye et je me casse !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je sortit de chez ce fou, guitare dans l’étui. Aujourd’hui, il fait beau temps, et je doit dire que j’ai pas la moindre envie de retourner chez moi … En bref, heureusement qu’il fait un beau soleil. En parlant de soleil … L’envie me prit soudain d’aller au parc, jouer quelques airs sur ma guitare fraichement réparée.

Lorsque je suis arrivée au parc, l’endroit n’était pas désert, mais bon, avec un temps pareil, ça ne m’étonne guère. Mais je savais exactement ou aller pour être tranquille. Il ne me fallut pas bien longtemps pour dénicher mon coin préféré, à l’abri des regard, mais pas des oreilles, cependant. Je m’installa alors rapidement ; la musique n’attends pas. Alors que mes doigts couraient sur les cordes, je grimaçai ; cet abruti de vendeur me l’avait désaccordée ! Je grommelai, et la réaccordait. Alors même que j’allai rejouer, un bruit me fit hésiter. N’étais-je plus seule ?

Il y a des jours avec, d’autres sans. Le ciel était parfaitement dégagé, et seuls quelques nuages blancs trahissaient la bleuté de l’infini. Le soleil était à son zénith et brillait de milles feux. J’étais grossièrement allongé dans mon lit, hésitant à me lever. Après tout, il était midi, et nous étions samedi. Autant profiter de cette journée pour rattraper le sommeil que j’avais perdu lors de la soirée que j’avais passée en boite, à boire et fumer excessivement. Seulement, après quelques minutes à regarder le plafond, je me décidai à activer le mouvement, et faire quelque de chose de concret de cette journée. Le mec à la télé avait annoncé que le week-end prochain serait pluvieux, voire orageux, donc autant profiter aujourd’hui du magnifique soleil qui ornait notre chère ville. Décidé, je me levai lourdement du lit, avant d’enlever mon tee-shirt. En effet, le soleil était au rendez-vous, et se manifestait peut-être un peu trop à mon goût. Je filai sous la douche, histoire de me réveiller un peu.

Mes parents étaient visiblement sortis, et je préfère ne pas penser à ce que pouvait être en train de faire l’imbécile qui me servait de frère. Une fois propre, j’enfilai un polo et un jean, ainsi qu’une paire de converses. Je ne comptais pas rester enfermer chez moi, à mater le dernier Tarantino comme je l’avais fait le week-end dernier. Alors, j’attrapai mon paquet de clopes, ainsi que mon portefeuilles et mes clés, et je fus partit pour… je ne sais pas trop où. Je pouvais toujours me balader dans Charleston, et trouver un coin sympa où passer l’après-midi. Chose qui ne tarda pas.
J’étais en train de rouler en voiture, alors que j’eu une plutôt bonne idée. Le parc. Généralement, c’est paisible, les gens y font pas chier, bon parfois il y a des chiens qui font leurs besoins, mais passons. Avant tout, je passai m’acheter un sandwich, parce que mon estomac commençait à me rappeler que je n’avais rien ingurgité depuis la veille. Je ne me garai pas trop loin de l’espace vert, et descendit de ma voiture, après avoir enfilé mes lunettes de soleil, que j’affectionnais particulièrement.

Il n’y avait pas grand monde, tous étaient certainement enfermés chez eux, essayant de lutter contre la chaleur accablante. A peine fussè-je arrivé que j’entendis une mélodie. Sur le coup, je me demandai qui pouvait bien être sorti par un temps pareil. Je commençai d’ailleurs à regretter mon choix d’être venu ici. Mais bon, assumons.
J’écoutais la fille chanter, et je reconnu immédiatement sa voix mielleuse. J’imaginais sa chevelure blonde qui lui tombait sur les épaules comme une cascade d’or, ses jolis yeux et ses lèvres parfaitement dessinées. Je me laissai emporter par le son de sa voix, et j’arrivai finalement derrière elle. J’hésitai un instant à signaler ma présence, mais elle la devina. Elle stoppa net de jouer, et hésita tout comme moi à se retourner. Finalement, je lui déposai un tendre baiser sur la joue. Dès l’instant où mes lèvres entrèrent en contact avec sa peau douce comme la pêche, mon cœur menaça d’exploser et de déchirer ma poitrine. Je me sentais pousser des ailes, je sentais ma peau frémir de bonheur. Mes membres étaient sur le point de céder sous mon poids, et de me laisser pour mort. A la place de ça, je m’assis à ses côtés, et lui adressa le plus beau des sourires. Celui qu’elle aimait tant que je lui fasse.

- Bonjour Kassy. Tu vas bien ?