Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon, Un sombre mendiant, l'oeil fier comme Antisthène, D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.
Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes, Des femmes se tordaient sous le noir firmament, Et, comme un grand troupeau de victimes offertes, Derrière lui traînaient un long mugissement.
Sganarelle en riant lui réclamait ses gages, Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant Montrait à tous les morts errant sur les rivages Le fils audacieux qui railla son front blanc.
Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire, Près de l'époux perfide et qui fut son amant, Semblait lui réclamer un suprême sourire Où brillât la douceur de son premier serment.
Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre Se tenait à la barre et coupait le flot noir, Mais le calme héros, courbé sur sa rapière, Regardait le sillage et ne daignait rien voir. Don Juan aux enfers ▬ Charles Baudelaire.
C'est tout moi ça ...
Tu sais quoi ? Je dors tout le temps avec mon doudou, même si c’est démodé. Ouai, c’est mon vilain secret, j’en ai pas honte… Mais et toi, t’as bien un secret, non ? T’inquiète pas, je le repérerais à personne. Ta réponse : Un secret... J'ai plus d'un secret, mais étant donné que la question ne fait mention que d'un seul... Je cuisine de temps à autre. Ça peut paraitre bête ou simplement dérisoire comme secret, mais tous mes amis garçons se foutent un peu de ma tronche vis à vis de ça. Je ne suis pas tous les jours derrière les fourneaux évidemment, juste pour les "grandes occasions"... *petit sourire qui veut tout dire*... Finalement j'y suis peut-être plus souvent que je ne le pense... *léger rire sarcastique*.
Tu ne devinera jamais, qui est mon super-héros ? Batman ? Nah. Winnie ? Mais t’es nul. Dis dis, tu veux le savoir ? Et ben enfaite, tu vois, le super-héros que je vénère c’est… Mickael Jackson. Quoi, c’est pas un super-héro ? Bien sur que si - c’est le roi de la pop, je te signale -. Pff, t’es vraiment naze mec’. Si tu ose te croire plus intelligent que moi, éclaire moi ma lanterne, et dis-moi, qui a toujours été ton modèle * pff, m’en fiche, le mien est le plus redoutable, de tous * Ta réponse : Un modèle ? Je n'ai jamais réellement eu de modèle, tout simplement car je n'en vois l'intérêt. Idolâtrer une personne qu'on ne connait absolument pas, ou du moins, dont connait que la partie visible de l'iceberg, être gaga au point de devenir un sosie, très peu pour moi. Je préfère de loin être mon propre modèle à la rigueur, même si ça peut paraitre prétentieux dit comme ça...
J’ai toujours été le modèle de tout le monde. Si si, je t’assure - ne sois pas jaloux, ca ne te va pas bien -, quoique. J’ai toujours été entouré de gens cool, aussi intelligent et sportif que moi. On étais toujours invité aux fêtes - montrant par là, qu’on était des gens cool - et on buvais, buvais beaucoup de l’alcool. Tu veux savoir quel alcool, je consommais ? Le cidre… QUOI ? Bien sur, que si y a beaucoup d’alcool dedans… a ouai ? Dis-moi quel genre de personne que tu es et quel boisson alcoolisé que tu raffole, si tu l’ose * pff, comme si, le cidre n’avait pas d’alcool dedans * Ta réponse : Je fais visiblement partie de ce qu'on appelle la liste verte... Je suis invité à beaucoup de fêtes c'est vrai, mais je ne peux évidemment pas être au four et au moulin, et lorsque je suis demandé à deux endroits, je m'arrête simplement au nombre d'invités et au maitre de soirée pour faire mon choix. Je suis ce que l'on appelle une personne populaire, il parait... Quel genre de personne je suis ? Je ne le sais pas moi-même, je me pose la question presque quotidiennement d'ailleurs... Tout ce que je sais de moi, c'est ce que les autres en disent, que ce soit en bien ou en mal, j'assume tout *évasif*. Quand à mes consommations, je n'ai pas de préférence, mais me saouler au cidre est une chose que j'ai déjà expérimenté, non sans problèmes de vessie. Que voulez-vous, il faut bien tester ses limites n'est-ce pas ?
Mon vrai visage ...
Prénom , pseudo ; 8D. Age ; 19 ans. Où avez-vous connu le forum ; Je ne me souviens plus, un ami il me semble oO. Remarques ; Aucune =). Niveau activité et rp ; Minimum 5/7, mais je ne poste pas à chaque fois. Code du règlement ; Le génie existe
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Dernière édition par J. Ezekiel Thompson le Jeu 17 Juin - 22:51, édité 28 fois
J. Ezekiel Thompson
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:10
Peu de choses, nous sommes bien peu de choses. Si tôt dans le berceau, si tôt dans le caveau. La seule chose qui varie en fonction des gens c’est l’allure à laquelle on va du point A au point B, et de quelle manière. Dis papa, ça fait mal… la mort ?...
Chapitre Premier. « La vraie faute est celle qu'on ne corrige pas. » ▬ Confucius
Certains disent « On est riche de notre passé ». En ce qui me concerne, ma richesse à une provenance toute autre. Non pas que j’eus un passé insignifiant, mais bien moindre comparé à ce que mon géniteur me lèguera le jour de son trépas. Je ne suis pas dans le besoin, je ne le cache pas, et même si j’essayais, je serais un bien piètre comédien. "L’argent ne fait pas le bonheur". La personne qui à écrit cette sottise ne m’a pas rencontré. En effet, quoi de plus plaisant que n’avoir aucune limite financière ? Franchement, quand je vois tout ces jeunes cumuler les menus emplois pour se payer un avenir soi-disant décent, je pouffe. Misérables petites vermines, moustiques prêts à tout pour obtenir l’exquise herbe de poche que je cultive appelée vulgairement « Oseille ». Pitié. Ce mot au goût d’amertume me reste inéluctablement dans la bouche à chaque fois qu’il m’arrive de croiser un de ces "inférieurs", ces pauvres. Qu’il est plaisant de voir leurs mines déconfites lorsque je me pavane dans un costume haute-couture. Bons à rien. Si je m’écoutais, je les ferais tous enfermés dans un zoo, et le dimanche, quand je n’aurais rien à faire, j’irais leur lancer gracieusement quelques cacahuètes. Ma générosité me perdra… Mais pourquoi me répands-je en faits actuels tout de suite ? Je ne peux de demander –exceptionnellement- pardon, et reprendre du début.
26 avril 1988, 22h33, Londres. Arpentant chaque couloir de l’hôpital, un cri strident parvint aux oreilles d’un jeune trentenaire, qui, dans un mouvement défensif, alla plaquer ses mains contres ses pavillons dans le but de retarder sa surdité qu’il aurait trouvé trop précoce. A peine avait-il eu le temps de reprendre une posture naturelle qu’un médecin le pria de la suivre. Alors, s’élançant dans son trois pièces Versace tel un sphinx. Il passa la porte et aussitôt qu’une sage-femme lui occupa les bras à tenir un petit paquet gigotant, et donc la voix faisait trembler les vitres. Le premier contact était tendu dirons-nous, mais le principal était là ; c’était un garçon. Oh bien sûr ils auraient pu le savoir plus tôt, mais la dame tenait à ne rien savoir jusqu’à la libération. Le père esquissa un bref sourire avant de détourner son attention du dit enfant. « Puis-je voir mon épouse ? » Le médecin en charge de l’accouchement s’avança, le mouvement de ses mains qui se joignirent en disait long sur le genre de réponse qui allait être donnée. « Hum… Votre femme à été victime d’une hémorragie interne, elle à perdu énormément de sang… Nous n’avons pas réussis à la sauver… Toutes nos sincères condoléances… ». Mince. Lui qui avait pour projet d’avoir un autre fils au cas où le premier ne soit pas s’assez bonne qualité. Oh bien sûr l’idée du remariage lui chatouilla l’esprit quelques nanosecondes, seulement, il serait mieux vu s’il semblait porter le deuil longtemps, il aurait plus de monde gravitant autour de lui. Il était prêt à tout pour son image, pauvre être. Il se tourna vers l’infirmière la plus proche et demanda « Serait-ce possible de le faire livrer à mon adresse ? ». L’employée, intriguée, regarde l’individu de manière aussi ahurie que surprise, ne sachant pas s’il s’agissait de persiflage elle répondit simplement qu’ils ne rendaient pas ce genre de services, que c’était un hôpital et qu’il ne s’adressait donc pas aux bonnes personnes.
Ô mère, si j’avais seulement eu la chance de vous rencontrer rien qu’une fois, surement alors les choses seraient aujourd’hui différentes. Si j’avais pu sentir la chaleur de votre buste, la douceur de vos longs crins dorés, respirer les effluves printanières au creux de votre cou, admirer vos yeux semblables aux pierres plus les précieuses qui soient, alors, probablement, ne serais-je pas la personne que je suis à présent. Mes pensées vous côtoient plus qu’on ne pourrait l’imaginer, mais la simple vue du cadre trônant sur mon chevet suffit à chasser mélancolie et remords. Terrible termite qui me dévore morceau par morceau, je suis mon propre bourreau, comme je fus le votre. Je suis désolé, tellement désolé de ce qui est advenu de vous mère, car c’est en partie de ma faute, d’une certaine manière. Père n’hésite pas à me jeter cet argument sous le nez dès qu’un conflit éclate entre nous, mais je sais pertinemment que ce coup bas est le seul qu’il puisse réellement m’infliger. Je n’étais pas désiré, ni par lui, ni par les nombreuses nurses qui se sont succédées, ni par mes anciens camarades de classe, seulement, à son âge, il devait il y avoir un héritier pour que la lignée ne s’éteigne pas. Vous n’avez pas pu dire non à vos propres parents, mais moi, je ne suivrais pas vos erreurs. Je n’ai nullement l’intention de marcher dans les pas d’un homme qui n’a rien fait d’autre de ses dix doigts que de suivre les cours de la bourse et acheter et revendre au "bon moment". Un homme qui doit tout à la fortune familiale installée depuis quelques générations déjà. Ma vie à moi est tatouée dans mon cœur, gravée dans mon être, et dont les stigmates apparaissent peu à peu avec le temps, au détour d’un établissement de tatouage. Je ferais ce que bon me semble, comme je l’ai d’ailleurs toujours fait, et si cela ne plait pas aux gens de notre milieu, alors père n’aura qu’à me renier ou me déshériter, il ne devrait avoir aucun mal à faire ce genre de choses, je pense…
Différent… Tout aurait pu être différent, si père n’avait pas été ce qu’il est et si vous étiez encore là chère mère. Aurions-nous été une famille heureuse ? Vous et moi oui, je le pense, nous aurions été une micro famille, monoparentale, à la vue de l’emploi du temps du patriarche. Seul, je n’aurais pas été si seul, à me demander le soir si j’allais avoir droit à une histoire même brève, où si j’allais m’endormir, un baiser tiède sur le front. De tout temps, je n’ai aucun misérable souvenir d’avoir passé un moment agréable avec mon père, de n’avoir échangé ne serait-ce qu’un rire complice. Le vide. Le blanc. Le noir. A l’école, c’était à peu près le même scénario, sauf que je ne faisais aucun effort pour être un tant soit peu apprécié. Je déversais la haine que j’avais pour mon père en moqueries sadiques envers mes camarades qui, du fait, m’évitaient, logiquement, et je me retrouvais seul, à nouveau. Seul. Il n’y avait qu’Elle qui s'aventurait à rester avec moi, qu’Elle pour me renvoyer mon venin au visage et me tenir tête, qu’Elle pour peut-être m’apprécier un minimum. Oh, Elle... Mais Elle n’est plus là…
Chapitre Second. « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel.. » ▬ Jean Cocteau
Regardez les abeilles. Avez-vous remarqué comme elles se posent sur toutes les fleurs qu’elles rencontrent, sans distinction, sans préférence ? Imaginez maintenant qu’une de ses petites travailleuses venait à se poser sur une plante carnivore, il en serait finit de l’abeille et du pollen qu’elle transportait. Mais les différents éléments ne fusionneraient-ils pas entre eux ? Digérés, l’insecte et le pollen vivraient d’une certaine façon dans la plante, on peut donc dire qu’une chose ne meurs jamais complètement, il y a toujours, quelque part, une trace d’elle, le seul problème qui se pose, c’est de la trouver. Ma belle abeille, je t’ai avalé dès le premier jour, et dans une contrée abandonnée de mon être, tu vis encore. Vous m’avez tué, toi et ton pollen empoisonné. Assassin ! Cris-je, criais-je… Comment un simple insecte a-t’il bien pu s’extraire de cette folle verdure et reprendre son vol vers d’autres horizons, comme si rien ne s’était passé, comme si rien n’existait ? Incompréhension, mystère, bouche soudain prisonnière d’un goût amer. L’impression d’avoir été trompé, dupé… M’aurais-tu donc mentis dès le début ? Allons, je m’éparpille… Je me souviens encore parfaitement de la première fois que je l’ai vue. Nous n’étions pas plus hauts que trois pommes tous les deux, et quelque chose en moi me soufflait que nous étions étroitement liés, que j’allais vivre des choses importantes avec Elle, de quelle nature, ça, je n’en avais aucune idée.
Je me souviens encore du froid presque polaire qu’il y avait dehors, et de l'horrible couvre-chef façon Davi Crocket que j’étais obligé de porter, à contrecœur. Consuela, gouvernante, je vous ai maudite à chaque fois que vous me le vissiez sur la tête ! Gonflé à l’hélium dans une horrible doudoune bleu marine –Consuela à beau être une « mère de substitution » pour moi, elle n’a jamais eu de goûts vestimentaires, à mon plus grand malheur-. Je faisais l’amusement de mes chers camarades, jusqu’à ce que ma petite personne leur tombe dessus, et les gratifie de quelques coups, pas tous oraux. Je l’avoue, j’étais terrible étant enfant, ça s’est estompé avec le temps, mais si on me cherche des poux dans la tête, ça ne met pas longtemps à revenir. Revenons-en à nous agneaux. Trônant sur ma chaise tel un tas de cire au soleil, l’esprit à mille et une lieues du cours qui se tenait –je me rappelle encore la forme circulaire que j’étais en train de dessiner à ce moment là-, je pris un temps pour observer l’ensemble des élèves auquel je n’avais prête aucune attention jusque là. Sur ma gauche, une petite blonde plutôt mignonne –mais je niais toujours être sensible à la beauté des gens, fierté mal placée-. Je l’ai regardée pendant quelques secondes, d’après ma mémoire, avant qu’elle ne tourne la tête dans ma direction. J’étais fixe, le regard posé sur ma feuille, l’air innocent. Une voix s’éleva du devant de la salle « Miss Lisbeth, pouvez-vous nous dire de quelle famille d’animaux fait partie le papillon ? ». Cours de biologie, exact. C’était un insecte, c’est ce qu’elle répondit. Je me souviens encore lui avoir tiré la langue quand elle posa sur moi un regard fier et un sourire conquérant, en réaction à la bonne réponse qu’elle venait de donner, et tout est partit de là. Nous passions nos récréations ensemble, même si, paradoxalement, on se rejetait mutuellement. Nous passions le plus clair de notre temps à nous faire sortir de nos gonds réciproquement. Les élèves n’avait pas manqué de noter cette complicité qui n’en était pas, aussi s’amusaient-ils à entonner des phrase médiocres telles que « Izzy et Lizzy, mouah mouah mouah, allez faites-vous un bisou ! » suivis de rires idiots du en partie à l’âge. Ce à quoi je répondis, las et ne prêtant aucune sorte d’intérêt au bêta qui venait d’ouvrir sa bouche « Si seulement ton vocabulaire pouvait être aussi fourni que le décolté de ta si peu distinguée mère… », et, sans surprise, une bagarre éclatait. "Lizzy", ciel, je me souviens que je l’embêtais toujours avec ce surnom que j’avais monté de toute pièce. J’aimais la rendre folle avec des petits riens, sans avoir à fournir beaucoup d’efforts. Si on m’avait demandé à cette époque ce que je pensais d’elle, j’aurais probablement répondu que je la détestais, et qu’elle était insipide. Mais maintenant, qu’en est-il ? A l’heure où la haine, la déception et le dégout se mêlent à l'incompréhension, je serais bien pale menteur que de prétendre ne l’avoir jamais aimée. Oh oui… Ma jolie fleur. Comment aurais-je pu ne pas t’aimer… Toi qui a toujours été là, plus ou moins volontairement. Toi ma joie, toi mon étoile, toi mon salut… Je fus prit d’une folie inédite le jour où les étalons de mon organe se mirent à galoper, à sauter les barrières, je fus bien fou d’écouter les tambours chamaniques envoûter mon faible esprit. Sorcière . Ange . Muse . J’aurais pus, si tu me l’avais demandé, exaucer tous tes souhaits. Je t’aurais suivi jusque dans les limbes, même si tu n’en avais peut-être pas la conviction. Je sais, je ne suis pas assez expressif, aussi tu as pus te faire de fausses idées, de toute façon, il est trop tard maintenant. Nous étions si fabuleux, tel des Bonnie & Clyde, et c’est ce que nous étions en vérité. Les deux petits riches en quête d’adrénaline. Jeunesse bourgeoise peu fréquentable, nous fîmes parler de nous en de bien peu flatteurs termes. « Braquage », « incendie volontaire », « destruction totale ». Des qualificatifs assez irrévérencieux pour l’élite, le fleuron de la société que nous sommes. Maudits journalistes, même dans un sens, ces mots étaient adapté au conteste. Nous avions chacun notre rôle, le mien consistait à entrer dans les boutiques ou les banque, à m’emparer de tous l’argent disponible pendant qu’elle faisait le gué à la porte, son bidon d’essence à la main, et une fois ma part du travail terminée, elle s’occupait de réduire aux cendres ce qu’il restait de l’endroit. Nous avions un petit appartement que nous louions pour une bouchée de pain, insalubre, personne ne serait venu chercher nos nobles personnes ici. Le lieu nous servait de squat, de refuge, on s’y retrouvait souvent comme un couple ordinaire. Les médias suivirent notre histoire de près, évidemment, et nous aurions continué d’alimenter la rubrique faits divers si Lise n’avait préféré s’envoler, comme un nuage de fumée, elle qui était préposée à cela. Du jour au lendemain, se retrouver en tête à tête avec ses propres démons, avec son propre passé, qui semble se répéter. Mère, puis Elle. La gent féminine semble aimer me faire vivre des supplices auxquels je ne suis jamais préparé. Interrogation. Doute. Peur. Dépression. Déception. Dégout. Amertume. Haine. Tu m’as fait connaitre des émotions dont j’avais seulement entendu parler dans les livres, et j’aurais préféré qu’elles y restent. J’ai écris des pages entière sur ce que je ressentais, comme un journal intime, mais elles ne seront jamais dévoilées au grand jour. Telle l’Atlantide, mon monde s’est écroulé quand d’une simple lettre tu m’as quitté.
« Qui aurait pu penser que ce soit moi qui brise notre promesse ?
Je déteste les adieux… Alors je ne t’en ferai pas. Tout ce que je vais te dire, c’est qu’un jour, tu me remercieras pour ce que je viens de faire.. Un jour tu réussiras à oublier cette rancune et cette haine qui commencent à bouillir ton esprit, et tu me remercieras… Car ce que j’ai fait est sans doute la meilleure chose que j’ai pu faire de toute ma vie.
Ne m’oublis pas, car je penserai à toi à tous les jours.
Je t’aime, Ta Lizzy »
Ces quelques mots encrés sur le papier suffirent à mon être pour se disloquer intérieurement, à brûler d'un brasier rare et si intense qu'il aurait fait fondre une bougie. Voilà ce qu’il lui restait, voilà à quoi était réduite notre histoire. Te remercier… Te remercier ? Mais de quoi ? Te remercier de m’avoir abandonné du jour au lendemain sans avoir pu au moins te dire au revoir ? Te remercier d’avoir été la seule personne sur qui j’ai jamais pu compter et ne plus avoir ta présence près de moi ? Te remercier de me laisser en somme orphelin ? De m’avoir tué ? N’y a –t’il pas pire châtiment que d’être trahi par la personne pour laquelle on nourrit le plus de sentiments ? Tu n’imagine probablement pas que je me suis lancé à ta recherche, pendant d’affreux longs mois, mais l’on ne récolte que ce que l’on s’aime, aussi, peut-être, ne nous aimions plus, enfin, je parle pour toi… Hypothèses.
Construire. Fortifier. Raser. Recommencer. Passer pratiquement toute sa vie avec une chimère et se rendre compte qu’elle n’était… que le fruit de votre imagination, un rêve. Bâtir à deux est toujours plus aisé que seul, question de logique, mais, suis-je capable d’être mon propre et unique bâtisseur ? Là est la question. Mes pensées encombrées ne me guident plus dans mes actes, je n’arrive plus à faire le lien entre mes envies et ce qu’il m’est donné de faire, entre le passé et le futur. Entre deux cigarettes, il m’arrive de regarder la photo de mère et de lui demander, à elle, où se trouve ma route. Un paquet de tabac peut aisément devenir un compagnon de vie parfait pour les personnes, comme moi, dont les proches ne veulent plus. Le seul inconvénient, c’est que la seule chaleur qu’il est capable de dégager… n’est pas humaine.
Maudire, longtemps. Trouver des raisons à cette colère qui m’habitait, à cette tournure qu’avait prit les choses, tel était le programme de mes nuits, si bien que je suis donc devenu insomniaque. Penser, encore et encore, chercher toujours plus, ébaucher des théories toutes plus étranges les unes que les autres pour juste, comprendre. Comprendre pourquoi et comment. Si seulement j’avais su pourquoi, j’aurais probablement pu éviter tout ça. Remord, quand tu nous tiens. Souvent j’essaye d’imaginer où est-ce qu’elle peut bien être, qu’est-ce qu’elle peut être en train de faire, et si elle pense à moi. Miel, sors de ma bouche. Je me sens comme une bombe à retardement qui ferait tout pour oublier le compteur qu’elle à sur le ventre. Mon âme était coupée en deux, à la hache. Lizzy… Qu’aurait-elle voulu que je fasse ? Cette question revenait à mon esprit comme le refrain d’une mauvaise chanson tandis que mon disque dur tâchait d’effacer tout ce qui avait pu se passer. Oublier. Avancer. Gommer le chapitre, mais le chapitre était tellement long qu’il n’y aurait plus d’histoire du tout. Et cette promesse… Juste de la poudre aux yeux, peut-être un moyen de me manipuler ? Un prétexte ? Était-ce seulement sincère ? Voilà que je me ronge de doutes et d’incertitudes. Je n’ai jamais été habitué à montrer mes émotions –surtout quand elles sont basses-, et encore moins à en parler, et même si je ne donne pas l’impression d’être atteint, parfois, comme tout le monde, je le suis. J’ai toujours construit un mur autour de mon cœur pour en limiter les dommages –car c’est comme ça que j’ai été élevé, un garçon n’a pas le droit de pleurer-, et voilà qu’aujourd’hui, le mur s’ébrèche, s’effrite, se morcelle peu à peu, alors que mon visage reste inchangé. En fait, en grandissant, je pense que d’une certaine façon, je me suis interdit à moi-même de ressentir un quelque sentiment de souffrance, par fierté, par pudeur, par égoïsme. Je suis comme une bimbo sans cervelle, mes expressions sont limitées, il est facile de savoir quand je suis en colère, curieux, heureux, mais quand j’ai de la peine, aucun signe de transparait. Et tout va toujours bien, dans le meilleur des mondes…
La force d’un homme ne s’estime pas aux nombre d’obstacle qu’il aura rencontré dans sa vie, mais au fait qu’il se soit relevé, toujours. Me relever, sans cesse. C’est ce que je me suis toujours efforcé à faire, avec plus ou moins de succès. Étant aussi suicidaire qu’une anémone, je me devais donc de continuer à vivre de mon mieux, tout du moins essayer. Privé de ses deux bras, le poète a-t-il encore une chance de correspondre avec un alexandrin ?...
C’était une journée comme toutes les autres. Un repas comme tous les autres. Un flash télé. Le journal de midi. Jamais je n’aurais pensé que d’écouter les informations pourrait me détruire à jamais. Je me souviens encore de chaque détail l’hamburger tiède que je m’apprêtais à croquer, le volume de la télé, la sonnerie de la maison retentissant, annonçant l’arrivée de factures. Tout. Je me souviens même de mes pensées à ce moment là, et étrangement, elles lui étaient destinées. Tout semblait donc d’une banalité déconcertante, jusqu’à ce que cet accident monstrueux n’apparaisse à la télévision. Beaucoup de morts. Beaucoup de sang. Beaucoup de cris. Et au milieu de ce moment presque apocalyptique, son visage, comme prisonnier d’un cauchemar. Je cru d’abord à un mirage, mais après une vingtaine de clignement d’yeux, j’étais forcé de me rendre à l’évidence ; Tout était bien réel. Elle était là, au milieu de tous ses corps sombrement bâchés, une fermeture éclair glissant au dessus de son visage, la faisant disparaitre. Mon cœur s’arrêta de battre, littéralement. Je me sentais me glacer, comme si je mourrais avec elle. Mais muscles se firent durs comme la pierre tandis que je ne voulais pas y croire. Non. C’était impossible. Pas elle. Je fus pris de tremblements de la tête aux pieds. Chaque battement de cœur ressemblait à un coup de poignard. Mes yeux fixaient l’écran, et je n’étais déjà plus qu’un spectre. Mon amour. Ma vie. Les larmes s’emparèrent de mes yeux avec un débit que je n’avais encore jamais expérimenté. Le hamburger alla s’écraser contre le mur en face. Rage. Injustice. Furie. Jamais je n’avais été dans un état pareil. J’hurlais à pleins poumons ma colère et ma peine, mon désarroi. Mes bras attrapaient tout ce qui se trouvait à ma portée, et bientôt, le sol fut jonchés de brisures diverses, à mon image… Je m’écrasais lourdement au sol au milieu de ce qu’on pouvait appeler des décombres, je pleurais toues les larmes que j’avais gardées précieusement, pour les grandes occasions, des heures durant. Elle ne pouvait pas m’avoir quitté. Elle n’avait pas le droit. Pas sans que je lui ai dit à quel point je l’aimais, à quel point je ne pouvais me passer d’elle, elle était mon souffle, ma raison de vivre. Je ne serais damné pour la faire revenir, pour pouvoir lui parler une dernière fois, la voir une dernière fois. Je donnerais tout pour voir à nouveau son sourire, la sentir se blottir contre mon torse, l’entendre me crier dessus. J’aurais échangé ma place avec elle, si seulement j’avais pu….Le facteur comprit bizarrement qu’il valait mieux qu’il ne me livrer pas mon courrier aujourd’hui… Je suis allé sur le lieu dit du drame. Je me suis avancé au milieu des sacs mortuaires, juste pour voir par moi-même, juste pour être sûr que je n’avais pas fabulé pendant toutes ses heures. La morgue était un endroit calme, et pourtant j’y entendais tant de voix. Des voix que je n’étais pas censés entendre. Des voix, que j’étais le seul à entendre, la voix des défunts. Et plus je m’approchais du fond de la salle, plus une voix se distinguait au milieu du "brouhaha" environnant. Sa voix. Ma main de posa sur le sac et je fermais les yeux, priant pour la première fois de ma vie pour quelque chose. Seigneur, faites que ce soit une erreur… Mes doigts agrippèrent délicatement le fermoir, et je la vis, là, la tête ensanglantée, probablement du à un choc violent contre le volant. Mon poing se ferma et vint se positionner sur ma bouche, mes sourcils se froncèrent, et je me retenais de craquer une fois de plus, mais comment tenir face à son corps froid, son visage si angélique, la Belle au bois dormant n’aurait pas du prendre sa voiture aujourd’hui. Mon index vint lui caresser la joue alors que les larmes commençaient à venir, une fois de plus. Je m’effondrais à nouveau, la tête sur son ventre, étant impossible de me contrôler moi-même. L’autopsie n’allait pas tarder, et bientôt deux vigiles me sommèrent de me dégager d’elle. Je protestais, lâchant quelques insultes au passage. Le choc avait été bien trop violent. Ils m’attrapèrent de chaque coté et me sortirent de la pièce de force. Je gesticulais vivement, comme si je pouvais encore la sauver. Ce que je n’avais pas encore remarqué à l’époque, c’est que les dits vigiles étaient en réalité des policiers, mais après plusieurs nuits en prison pour avoir envoyé mes phalanges dans la figure d’un des deux flics, je m’en étais rendu compte. J’étais derrière les barreaux, ce devait être en milieu d’après midi, le lendemain du drame, lorsqu’il est arrivé, le légiste. Sa venue ne m’inspirait rien qui vaille, pourquoi venir me voir moi, spécifiquement ? Les parents de Lise auraient pu fournir toutes les informations importantes au dossier. Seulement, la nouvelle qu’il s’apprêtait à m’apprendre dépassait de loin tout ce que les parents de Lise auraient pu avouer. « Saviez-vous qu’elle était enceinte ? ». Comme si ma peine n’était pas assez lourde… « Lise était enceinte ? C’est une certitude ? Ça ne serait un haricot qui serait passé de travers ?... ». Dire des idioties dans un tel moment était le seul moyen que j’avais trouvé pour ne pas craquer devant lui. « Monsieur, je connais mon métier. Je suis formel. Elle était enceinte depuis six semaines. Vous étiez le père d’un petit garçon, nous avons fait un test de paternité à partie d’un cheveu que vous aviez involontairement laissé sur la bâche. Je suis sincèrement navré. Je vous présente mes sincères condoléances. Je jugeais important que vous soyez mis au courant. Sur ce, je dois vous laisser. Bon courage. ». Courage, j’étais capable de tout sauf de ça… Je me retrouvais seul, une fois de plus. Détruit. Blanc. Noir. Rien. Mes yeux se voilaient, et je perdais la tête peu à peu. Je passais ses mains sur mon visage grave, les yeux luisants, m’interdisant de me montrer d’avantage sensible, sans compter que les autres prisonniers n’auraient certainement pas manqué de me rendre la vie encore plus dure. Comment ne pas se retrouver avec des idées noires dans la tête quand on a plus de raison de vivre ? C’était impossible. La douleur était telle, que tous les jours, pendant une semaine, je fus hanté par d’horribles cauchemars, je sanglotais même dans mon dans mon sommeil, car la journée, verser une larme était proscrit. Je sombrais, un peu plus chaque heure, chaque minute, chaque seconde… Et un soir, ne pouvant plus supporter mon existence qui n’avait plus de raison d’être, je nouai les draps de mon lit entre eux, passai la boucle autour de mon cou, et me pendis. Un surveillant qui faisait sa ronde me surprit, la tête exsangue. Il entra dans la cellule tel un éclair, et me libéra de son garrot. Inconscient, je fus transporté dans l’hôpital le plus proche. Je n’étais pas conscient, et pourtant je voyais tout ce qui se passait, du dessus, comme si j’avais quitté mon corps, comme si j’étais déjà mort, et pourtant, trois coups de défibrillateur plus tard, mon cœur semblait s’être décidé à fonctionner de nouveau, faiblement. Une journée plus tard, j’étais revenu à moi-même. Tout ce que j’avais essayé de quitter était là, sous mes yeux. La vie. Et c’est comme ça que je ne repris pas le chemin de la prison.
***
Clore le chapitre, du moins tenter, c’est que je me suis efforcé à faire, sans jamais y parvenir. Heureusement qu’il me restait quelques amis sur qui compter pour me sortir la tête de l’eau, dont un, Mike, qui avait le don de me lancer des défis tous plus stupides les uns que les autres. De jeunes cons, voilà ce que nous étions. Mike m’a défié de me saouler au cidre une fois, je m’en souviens encore, j’ai relevé le défi, le seul problème c’est que j’ai passé la soirée aux toilettes a cause des litres que j’avais ingéré. Quel pari stupide. Mais il n’était rien par rapport à un autre. Un bar quelconque, j’ai toujours aimé les lieux dans lesquels je pouvais m’enivrer. « Elle est plutôt mignonne la fille, assise au bar ». Quelle phrase idiote, Mike n’était pas réellement ce que l’on pouvait appeler une lumière, mais avec un verre dans le nez, c’était malheureusement encore pire. « Elle est de dos, tu ne peux pas voir son visage donc tu ne peux pas dire qu'elle est mignonne ». Une brunette à la longue crinière, c’était tout ce que l’on voyait à cette distance et avec cet angle. « Je suis sûr que tu n'es même pas cap, d'aller la voir et de la draguer ». Puéril, ce petit jeu devenait tout simplement puéril, le plus triste, c’est que je réagis toujours à ce genre de défis, comme si j’avais mit les doigts dans la prise. Je ne supporte pas d’être sous-estimé, même si je savais pertinemment que Mike connaissait ma façon de fonctionner comme s’il m’avait fait. « Va te faire foutre ». Trèves de politesse, il faut savoir se définir des limites, ou pas…« Je savais que tu n’en étais capable ». L’effronté. La bêtise est le propre de la jeunesse, à ce titre, je ne pouvais retenir mon impulsivité originelle. « Pas capable ? Tu vas voir si je ne suis pas capable. Et je te parie que j'arrive à mettre cette fille dans mon lit ». Prétentieux, je l’ai toujours été, je ne considère pas ça comme un vice, plus plutôt comme une partie intégrante de ma personnalité. « D'accord, pari tenu ». Je jetais un bref regard médisant à mon cher ami qui profitait largement de mes défauts pour me faire tout et n’importe quoi. Je m’avançais doucement de la demoiselle, et j’étais loin d’imaginais que je la connaissais déjà. « Fitzgerald ? ». Elle. J’avait passé mes années de lycée avec elle, tout le monde la croyait folle depuis déjà quelques temps, moi y comprit, je le confesse. Je la draguais ouvertement, oubliant presque le fait que je flirtais déjà avec l’ivresse. Moi qui avais passé tant de temps à l’éviter comme la peste, voilà que je tombais sur elle. Maudit, je dois être maudit. Mes tentatives étaient vaines, je perdis donc mon pari. Mon orgueil et ma fierté entachés, je repartais déçu, avec la certitude de m’en prendre la tête tout le reste de la soirée.
Ce que j’ai pu maudire le lycée de ne pas nous laisser le choix des binômes. Je ne me souviens plus de la matière exacte, mais, par le plus grand des hasards, ma route croisait à nouveau celle d’Isobel. Travailler à deux, ça impliquait presque de se voir à l’extérieur de l’école, et à mes yeux, c’était tout simplement proscrit. Non. Je ne pouvais décemment pas travailler avec elle. Seulement, le choix ne m’appartenait visiblement pas. Je ne voyais pas Mike depuis un moment à l’époque, et je crois que notre jeu de cap ou pas cap me manquait quelque part, et j’ai probablement du vouloir le recréer avec la première personne venue, et c’était tombé sur elle. Oh au début ça restait sage, bon enfant, et puis plus les semaines passaient, plus le niveau de danger –pour ainsi dire- augmentait. Proportionnel. Etrange jeu qui commençait à semer le doute dans mon esprit, était-ce seulement un jeu ? Avoir finalement la demoiselle dans mon lit n’avait été que la conséquence d’un pari entre nous ? Non. Je me voulais la face. Je ne voulais pas ouvrir les yeux. C’était trop tôt. Ma tête semblait l’aime tandis que mon cœur restait muet ? L’aimais-je vraiment ? Aucune idée, mais ce que je sais, c’est que le spectacle de la voir dans les bras d’un autre me donne des accès de colère à m’en rendre malade. Aussi, je ne me gène pas pour m’exposer avec mes conquêtes, juste pour voir si, de son coté, la jalousie est présente. Peut-être que notre cap pas cap en est arrivé à un point ou les mots sont insignifiants. Tout compte fait, je crois que… peut-être… que mon cœur est en accord avec mon cerveau. Je n’ai toujours pas fait le deuil de Lise, et pourtant, une nouvelle histoire à l’air de se profiler. Je ne peux l’accepter. Dans la vie on a qu’une seule âme sœur, il n’y a pas de deuxième chance…
Ma relation avec Fitzgerald aurait pu rester plate, seulement, j’étais loin de me douter que l’histoire allait se répéter, comme une comptine morbide « Fitzegerald, tu ne serais même pas cap ... ». Je n’avais même pas le temps de terminer ma phrase, que déjà, elle me répondait « Cap de coucher avec toi ? Tu peux peut-être trouver autre chose comme défi, non ? ». Etait-ce des sarcasmes ? Des regrets ? Ou juste de la colère pour une raison que j’ignorais encore, aucune idée. De toute façon, c’est bien connu, les dames on les nerfs à fleur de peau…« J'en déduis que tu ne veux pas » ajoutais-je pour essayer de tempérer son énervement. « Exactement ! ». Cette humeur me dépassait, je n’avais pas assez de clés pour l’interpréter avec un minimum de logique. « Mais qu'est ce que tu as ? Tu es toujours de mauvaise humeur en ce moment. Tu as tes règles ou quoi ! ». Je manquais de délicatesse, certes, mais j’avais nettement l’impression d’être rejeté sans réelle raison.« Non, justement je ne les ai pas ! ». J’haussais les sourcils en un air étonné. J’avais peur de comprendre. Je ne voulais pas comprendre. Je ne voulais pas que ça recommence. Plus jamais. Aussi, pour ne pas me faire d’idées infondées, je demandais confirmation. « Comment ça ? ». Elle allait probablement me prendre pour un idiot mais peu importe. « Bordel, Ezekel je suis en train de te dire que je suis enceinte ! ». A ce moment là, le me suis sentit comme aspiré au fond d’un gouffre, ma peau était blafarde, et j’avais l’impression de perdre connaissance. Comme prit au piège. Je m’enfuyais, le plus loin possible d’elle, pour ne plus en entendre parler, pour ne pas que mon passé me suive et ne se répète. Je l’ai évité pendant des mois, et j’aurais pu l’éviter pendant des années, si je n’avais pas été contacté par un médecin qui m’informait que l’accouchement avait commencé. Remords et politesse me poussèrent à la rejoindre. Je ne voulais pas la laisser seule, pas cette fois, j’avais ma part de responsabilité et je devais l’assumer, même si je n’étais absolument pas prêt pour être père. Je n’avais aucune idée du déroulement d’un accouchement, et j’en garde un souvenir des plus horribles. Les cris. La douleur. La sueur. Tout était si loin des paillettes que j’avais l’habitude de côtoyer. Sa main serrée autour de la mienne, je m’efforçais de ne pas fuir à toutes jambes. Lorsqu’un problème survenu et que je fus expulsé de la salle. Je faisais les cents pas devant la salle, je ne tenais pas en place. Je me sentais inquiet, une boule s’était formée au creux de mon ventre, et j’en ignorais les raisons. Les minutes semblaient être des heures, puis un médecin sortit enfin de l’arène, le visage grave et m’expliqua ce qui s’était passé. Il y avait eut des complications, Isobel avait faillit perdre la vie, quand au nouveau-né, lui, enfin elle, avait réellement trépassé. S’en était plus que je ne pouvais supporter, et à nouveau, je m’enfuyais comme une ombre, je la laissais seule, pour ne plus lui faire de mal, pour qu’elle vive heureuse, avec quelqu’un d’autre que moi.
Peu de choses nous retiennent à la vie. Bien trop peu comparé à ce qui est susceptible de nous tuer. Certaines choses sont capables des deux, il faut juste trouver le bon dosage, comme une recette dont on aurait tous les ingrédients, mais pas les proportions. J’ai oublié de vouloir trouver le bonheur, j’ai abandonné cette idée, je me l’interdit. S’autoriser à être heureux comporte bien trop de risque, se condamner à la solitude n’en comporte qu’un, et ne vise qu’une seule personne. Moi…
Chapitre Troisième. « Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot. » ▬ Arthur Rimbaud
Il n’y a pas besoin de creuser bien longtemps pour trouver les traces de ses histoires passées. Cachées sous un amas de sentiments. La confiance est un trésor qu’il faut savoir enfouir dans les bonnes personnes, sans finir par se faire piller, et c’est cette dernière tâche qui est la plus ardue. Ne pas se tromper est par définition inhumain étant donné que l’erreur est humaine. Autant que faire se peut, je m’applique à faillir le moins possible, car c’est dans la faille que l’on peut trouver la vulnérabilité. Chevalier dans son armure qui jamais ne baisse les armes.
La solitude laisse facilement place au désespoir, et que serait la solitude sans une bouteille ou une ligne blanche ? Moi qui n’étais pas très client de ce genre de chose, je dois bien avouer que je leur trouve un pouvoir anxiolytique assez intéressant. Peut-être que, quelque part, mon esprit troublé se sent plus proche d’Elle lorsque que j’ai de la poudre entre les mains. Certains dans mon cas se seraient empressés d’aller réchauffer leur tristesse dans les bras d’une voluptueuse professionnelle de la jouissance, mais je ne vois dans ce geste aucune dite jouissance, juste un tissus de mensonge adressé à eux-mêmes, par eux-mêmes, avec accusé de réception. Je n’ai jamais aimé les prostituées, je n’y peu rien, elles n’ont aucune panache, aucun goût, aucune espèce de finesse d’esprit, et n’ont donc d’intérêt qu’à elles-mêmes, mais là, je m’étale que un autre sujet. Tourner la page, écrire un nouveau chapitre, je l’ai fait, mais au sens propre du terme. C’est pendant cette sombre période que je me suis réellement à écrire, pas de vulgaires, non, un livre. Oui, un livre. Peut-être que c’était ça donc j’avais besoin, une thérapie à base d’encre. Je me souviens encore de mon père qui me disait enfant que ce n’était pas avec de ridicules lignes que j’allais gagner ma vie. Qu’il est drôle, comme s’il avait jamais réellement travaillé dans sa morne existence. Si j’avais voulu, j’aurais pu prendre son exemple, et ne jamais avoir à me fatiguer, grâce à ce que les ancêtres m’ont laissé, mais qu’il y a-t’il d’excitant dans le fait d’exercer un travail sans saveur ni musicalité ? Surement est-ce mon point de vue étriqué qui me fait défaut.
Londres. J’y ai toujours vécu, je la connais comme une sœur, et pourtant, je dois aujourd'hui la quittée, m'ayant nourrie depuis trop longtemps, elle n'a désormais plus rien à m'offrir, mes poumons ont besoin d'air frais. De renouveau. A dieu ma tendre Angleterre. A dieu père. Père que je n’ai jamais compris d'ailleurs, je ne le comprendrais jamais, et je ne prendrais à vrai dire pas cette peine. A quoi bon se fatiguer pour un homme qui ne vous témoigne pas plus d’intérêt qu’à un bigorneau ? La vie sans passion n’est qu’un simulacre d’existence, aussi cumule-je les cordes à mon arc, en toute modestie. Je journalisme tout d'abord. Aimant donner de ma plume, je suis toujours à l'affut d'informations intéressantes, j'aime mettre les gens au courant de ce qui se passe réellement, donner mon avis sur les choses, aller sur le terrain mais également prendre des photos, . Peut-être qu'une jour, nous verrons naitre une gazette "Thompson avenue". La guitare et le piano me furent enseignés dès que je fus en âge de les pratiquer, c’était, parait-il, une demande testamentaire de mère. Je ne peux nier que j’ai toujours pris du plaisir à jouer, j’excellerais dans les balades et le jazz à ce que l’on dit. Autre de mes passions et non des moindres, l’art, notamment la peinture, le dessin et la sculpture. Combien d’heures ai-je passé avec un pinceau, un crayon, ou une spatule à la main ? Trop surement. La dernière de mes passions est l’écriture. Poser des mots sur des images, dire avec l’encre ce que la bouche ne veut ou ne peut pas dévoiler. Partager –dans la mesure du raisonnable-. Je suis définitivement un artiste. Mon chemin est encore à tracer, qui sait, peut-être un jour verrez-vous mon nom dans une bibliothèque, à coté de grands noms tels que Baudelaire, Hugo, ou Shakespeare ? Alors j’aurais réussi. Ou bien peut-être me marcherez-vous dessus dans Hollywood Boulevard, alors, là aussi, j’aurais réussis.
« Le jour où les étoiles cessèrent d’espérer », Jules Ezekiel Thompson, 2010.
Dernière édition par J. Ezekiel Thompson le Jeu 17 Juin - 22:45, édité 16 fois
Isobel C. Fitzgerald
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:15
Bienvenue Et bonne chance pour le reste de ta fiche =)
S. Aphrodisia Jeckins
admin' ♠ ▬ « Et le lion s'éprit de l'agneau … »
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:15
Bienvenu a toi Merci de t'etre inscrit Bon jeu & Bonne continuation pour la suite de ta fiche ;
Je veux un lien
Kassioppée J. Hopkins
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:16
Bienvenue =) Merci de ton inscription, & bonne chance pour ta fiche
J. Ezekiel Thompson
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:17
Isobel -> Merci ;D Je vais t'envoyer un MP pour quelques infos supplémentaires x).
Aphrodisia -> Merci =) No problem ;]
Kassioppée -> Merci a toi =)
Dernière édition par J. Ezekiel Thompson le Mer 16 Juin - 23:13, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:17
Bienvenue ^^
J. Ezekiel Thompson
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:18
Merci ^^
Isobel C. Fitzgerald
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:54
Bienvenue
Atheyna R. Carlton
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:54
Robert !! est un excellent choix =) !! Bienvenue sur Crossroads, et merci de ton inscription, Bonne Continuation ^^.
J. Ezekiel Thompson
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Mer 16 Juin - 21:56
Merci mesdemoiselles ! ;D
J. Ezekiel Thompson
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Jeu 17 Juin - 22:47
Désolé du DP, mais je pense avoir fini ma présentation =)
S. Aphrodisia Jeckins
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important. Jeu 17 Juin - 22:50
Tout est bon Fiche validée Bon jeu & amuse toi bien parmit nous ;
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Sujet: Re: J.E.T. ▬ Some things are not important.
J.E.T. ▬ Some things are not important.
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